mardi 10 février 2009

Sola Fide ?

Pour nous catholiques, nous pensons que nous sommes justifiés par la grâce, grâce qui s'obtient par la foi agissante en charité (Gal. V, 6)

La doctrine de la justification par la foi seule (sola fide) est récente ; elle date de Luther, qui l'élabora au XVIème siècle en falsifiant Rom. III, 28. Jacques, dans son épître, écrit tout le contraire, sans aucune ambiguïté : "Que sert-il, mes frères, à un homme de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les œuvres ? Est-ce que cette foi pourra le sauver ? Si un frère ou une sœur sont dans la nudité et n'ont pas ce qui leur est nécessaire chaque jour de nourriture, et que l'un de vous leur dise: "Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez" sans leur donner et qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Il en est de même de la foi : si elle n'a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais on pourrait même dire : ''Tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres. "Montre-moi ta foi sans les œuvres et moi, je te montrerai ma foi par mes œuvres. Tu crois qu'Il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi..., et ils tremblent ! Mais veux-tu te convaincre, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est sans vertu ? (...) De même que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte." (Jacques II, 14-26).

De nombreux autres passages des Ecritures confirment les propos de l'apôtre Jacques ; les voici cités en vrac :

"Ce n'est pas celui qui m'aura dit : "Seigneur, Seigneur !" qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux." (Matthieu VII, 21)


Comment faire la volonté du Père ? En faisant acte de charité.

"Pourquoi m'appelez-vous : "Seigneur, Seigneur !" et ne faites-vous pas ce que je dis ? Quiconque vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vous montrerai à qui il est semblable. Il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a creusé bien avant, et en a posé le fondement sur le roc; une inondation étant survenue, le torrent s'est rué contre cette maison, et il n'a pu l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui entend et qui ne met pas en pratique est semblable à un homme qui a bâti sa maison sur le sol, sans fondement; le torrent s'est rué contre elle, et elle s'est écroulée aussitôt, et grande a été la ruine de cette maison." (Luc VI, 46-49)


Ce passage de l'évangile selon Saint Luc est un rappel du Seigneur. Une fois qui n'est pas mise en pratique est une foi faible qui risque de vaciller à tout moment.


"Et voici que quelqu'un, l'abordant, dit : "Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?" Il lui dit : "Pourquoi m'interroges-tu sur (ce qui est) bon? Un seul est le bon. Que si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. " Il lui dit : "Lesquels ?" Jésus dit : "C'est : Tu ne tueras point; tu ne commettras point l'adultère; tu ne déroberas point; tu ne porteras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère, et : tu aimeras ton proche comme toi-même." Le jeune homme : "J'ai observé tous ces (commandements); que me manque-t-il encore ?" Jésus lui dit : "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux; puis, viens et suis-moi." (Matthieu, XIX, 16-22)


"Que si quelqu'un n'a pas soin des siens, surtout de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un incroyant." (1 Tim. V, 8)


"C'est pour cela aussi que nous nous efforçons d'être agréable à Dieu, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car nous tous, il nous faut comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu'il a mérité étant dans son corps, selon ses œuvres, soit bien, soit mal." (2 Cor. V, 10)

Saint Paul est ici catégorique. Nous recevrons selon nos œuvres aussi. Le passage est clair et sans ambiguïté.


"Or quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, il s'assiéra alors sur son trône de gloire, et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d'avec les boucs, et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père : prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; j'ai été malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi. "Alors les justes lui répondront : " Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, et vous avons-nous donné à manger; avoir soif, et vous avons-nous donné à boire ? Quand vous avons-nous vu étranger, et vous avons-nous recueilli; nu, et vous avons-nous vêtu ? Quand vous avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous venus à moi que vous l'avez fait." Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; nu, et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité." Alors eux aussi lui répondront : "Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté ?" Alors il leur répondra : "En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait." Et ceux-ci s'en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle." (Matthieu XXV, 31-46)



"Que celui à qui on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne. Ne vous y trompez pas : on ne se rit pas de Dieu. Ce qu'on aura semé, on le moissonnera. Celui qui sème dans sa chair moissonnera, de la chair, la corruption; celui qui sème dans l'esprit moissonnera, de l'esprit, la vie éternelle. Ne nous lassons point de faire le bien; car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, faisons le bien envers tous, et surtout envers les frères dans la foi." (Gal. VI, 6-10)



S. Paul, dont la doctrine mal interprétée forme la pierre angulaire de la doctrine protestante de la justification par la seule foi, n'hésite pas à mettre la charité au-dessus de la foi : "Maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, la charité ; mais la plus grande des trois c'est la charité." (1 Cor. XIII, 13)



- L'Église catholique n'a jamais enseigné que l'homme n'était justifié que par ses seules œuvres, sans participation de la foi : "Si quelqu'un dit que l'homme peut être justifié devant Dieu par ses œuvres, accomplies seulement selon les lumières de la nature humaine, ou selon les préceptes de la Loi, sans la grâce de Dieu méritée par Jésus-Christ : qu'il soit anathème." (premier canon sur la justification, concile de Trente)

- De même, l'Église catholique rejette la doctrine selon laquelle l'homme n'est justifié que par sa seule foi, sans qu'il y ait besoin d'autre chose : "Si quelqu'un dit que l'homme est justifié par la seule foi, en sorte qu'on entende par là, que pour obtenir la grâce de la justification, il n'est besoin d'aucune autre chose qui coopère ; et qu'il n'est en aucune manière nécessaire que l'homme se prépare et se dispose par le mouvement de sa volonté : qu'il soit anathème." (neuvième canon sur la justification, concile de Trente)

La position de l'Église catholique a toujours consisté en un juste milieu fondé sur l'Ecriture, enseignant que la foi est absolument nécessaire à la justification, mais qu'elle est vaine et comme morte si elle ne s'accompagne pas de la charité, mère des bonnes œuvres.


Vous trouverez toujours des passages de l'Ecriture qui diront que la foi sauve. L'Église ne renie pas ses passages et elle prend la Bible en entier. Et de fait elle affirme que nous sommes sauvé par la Foi et par les Œuvres.


Église nécessaire au Salut

Sur ce qu'il est dit que l'incorporation à l'Église catholique est nécessaire au salut : cela découle du fait que Jésus-Christ a fondé son Église en la personne de ses apôtres, à qui il a dit : "celui qui vous écoute, m'écoute, et celui qui vous méprise, me méprise ; or celui qui me méprise, méprise Celui qui m'a envoyé." (Luc X, 16). Par la voie de la succession épiscopale, l'Église fondée par le Christ subsiste toute entière dans l'Église catholique. On y est incorporé par le baptême, qui est nécessaire au salut, car "nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu" (Jean III, 5). L'Église est le corps du Christ ; elle est "la colonne et le fondement de la vérité" (1 Tim. III, 15).

Sur ce que la charité est nécessaire au salut : cela découle du fait qu'elle rend agissante la foi, qui sans elle est morte. Jésus-Christ nous a demandé de mettre ses commandements en pratique en faisant le bien autour de nous, et non de nous renfermer en nous-mêmes en ayant la vaine présomption que nous serons sauvés par notre seule foi. "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donnes-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux." (Matthieu XIX, 22).

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